Les clauses essentielles à inclure
Identifier les parties et le champ d’application
En tant que personnalité prévoyante, je commence toujours par clarifier qui est qui. Dans un contrat de prestation de service, on identifie le prestataire et le client, leurs coordonnées, leurs statuts juridiques (micro-entreprise, SAS, SARL, association, etc.). Dans un mandat associatif, on identifie l’association (avec ses statuts, son siège social, son numéro d’enregistrement) et le mandataire (bénévole, dirigeant, tiers extérieur). Simples détails, me direz-vous ? Pas tant que ça ! En cas de litige, impossible de s’y retrouver si le contrat ne précise pas clairement les parties.
Prenons l’exemple d’une petite association sportive qui mandate l’un de ses membres pour organiser un tournoi régional. Si le contrat ne précise pas clairement que cette personne agit au nom de l’association, celle-ci peut ensuite nier toute responsabilité si des dépenses injustifiées sont engagées. À l’inverse, le mandataire pourrait se retrouver personnellement redevable de certaines sommes. Mieux vaut éviter ces situations en commençant par soigner les mentions légales d’identification.
Définir la portée de la mission et les objectifs
Autre clause essentielle : la portée de la mission. Dans un contrat de prestation de service, on précise la nature exacte de la prestation : rédaction d’un rapport, audit, conception d’un site web, animation d’ateliers, etc. On évoque également la date de début d’exécution, la durée prévue, et les livrables attendus si la mission en demande. Dans un mandat associatif, on mettra l’accent sur les actes juridiques ou administratifs que le mandataire peut accomplir et sur les limites de son pouvoir.
Pour illustrer, j’ai accompagné des associations culturelles qui confèrent à un mandataire la mission de rechercher des subventions auprès des collectivités locales. On peut limiter ce mandat à certaines catégories de subventions (par exemple, liées aux événements annuels), ou au contraire l’étendre à tout type de subvention pour la prochaine saison. L’important est d’être précis : plus la mission est définie, moins il y aura de surprise en cours de route.
La rémunération ou l’indemnisation
On entre dans le vif du sujet quand on parle d’argent. Dans un contrat de prestation de service, on mentionne généralement le prix convenu, les modalités de facturation (paiement en plusieurs fois, acompte, etc.), ainsi que les éventuelles pénalités de retard. Sachant que plus de 30 % des prestataires font face à des retards de paiement, je recommande vivement d’inclure des clauses pour se protéger, comme des pénalités de 10 % du montant dû par mois de retard, ou la possibilité de suspendre la prestation si les impayés s’accumulent. Cela peut sembler formel, mais c’est un filet de sécurité juridique non négligeable.
Dans le mandat associatif, on ne parle pas forcément de rémunération. Bien souvent, le mandat est bénévole ou symboliquement rétribué. Toutefois, la question de l’indemnisation des frais est cruciale : transport, hébergement lors de déplacements, achat de matériel, etc. L’association peut s’engager à rembourser sur justificatifs ou selon un forfait. Cette clause doit donc être claire pour éviter des incompréhensions ultérieures, par exemple sur la validité d’un reçu ou d’une note de frais.
La responsabilité des parties
Sur ce point, il existe un vrai intérêt à distinguer clairement les deux types de contrats. Dans le contrat de prestation, le prestataire est responsable de la bonne exécution de la mission. S’il ne livre pas, ou livre un travail non conforme, il peut être tenu pour responsable et subir des pénalités ou devoir indemniser le client. Le client, lui, est tenu de payer à temps, sous peine de poursuites ou de résiliation du contrat.
Pour le mandat associatif, la responsabilité peut devenir plus subtile. Le mandataire représente l’association, donc c’est l’association elle-même qui est souvent engagée par les actes du mandataire. Si le mandataire commet une faute, la responsabilité de l’association peut être mise en cause, sauf si l’acte va d’emblée au-delà des limites du mandat (lorsque le mandataire outrepasse ses pouvoirs). En outre, le mandataire a une obligation de rendre compte, c’est-à-dire d’informer l’association des démarches effectuées, des engagements pris ou des courriers reçus. Certains statuts prévoient même un rapport régulier en assemblée générale.