Contrats de sponsoring : comment rédiger une convention solide

25 avril 2025

Définition et enjeux pour les partenaires

Je m’appelle Sophie et j’accompagne depuis plus de dix ans des entrepreneurs, des freelances et des porteurs de projets qui souhaitent donner vie à leurs idées de manière sereine et sécurisée. Parmi les nombreuses questions qui émaillent le parcours entrepreneurial, le contrat de sponsoring figure en bonne place : qu’il s’agisse de soutenir un événement, un sportif ou une initiative culturelle, la notion de sponsoring revêt souvent de multiples enjeux.

Derrière ce terme se cache en réalité l’accord formel qui unit un sponsor (entreprise ou organisation prête à fournir un soutien financier ou autre) et un sponsorisé (structure ou personne bénéficiant de ce soutien). L’intérêt est mutuel et réside généralement dans la visibilité, l’image positive et la notoriété que peut apporter le sponsor au sponsorisé, et inversement. Le sponsor attend un retour sur investissement (ROI), sous forme de publicité, de marketing ou de retombées médiatiques, tandis que le sponsorisé bénéficie d’un apport qui peut être financier, matériel ou de services.

La rédaction d’un contrat de sponsoring, aussi appelé convention de sponsoring, n’a rien d’anodin. Il s’agit d’un document légal qui protège les deux parties et clarifie leurs droits, leurs obligations et leurs attentes. Dans un univers où la notoriété et l’image de marque se jouent parfois à quelques détails, il est crucial de définir précisément les contours de cette relation. Les montants financiers en jeu peuvent être significatifs (on parle parfois de plusieurs dizaines, voire de centaines de milliers d’euros), et les retombées possibles sont vastes, qu’il s’agisse de notoriété médiatique ou de légitimité acquise via une association avec un athlète, un club sportif ou un festival reconnu.

Dans cet article, je vous propose de plonger dans les spécificités de la convention de sponsoring et de découvrir comment la rédiger de façon solide, claire et équilibrée. Nous aborderons les éléments essentiels, la structure recommandée, les points de négociation délicats et les aspects juridiques incontournables. Mon objectif est de vous offrir un panorama complet, agrémenté de conseils pratiques, afin que votre projet de sponsoring se déroule sous les meilleurs auspices.

Les éléments clés d’un contrat de sponsoring

Avant de se lancer dans la rédaction, il convient de bien comprendre ce qui fait la substance d’un contrat de sponsoring. Voici les principaux points à considérer pour que chacune des parties puisse s’y retrouver de manière transparente :

La forme et la nature de la convention

Le contrat de sponsoring se présente sous la forme d’un accord écrit qui récapitule les engagements. Il peut s’agir d’un document d’une ou plusieurs pages, mais il est préférable qu’il soit suffisamment détaillé pour éviter toute interprétation ultérieure. Selon le type de soutien, on distingue généralement :

– Un sponsoring financier : le sponsor fournit une somme d’argent versée au sponsorisé à titre de soutien. En échange, il profite d’une visibilité (présence du logo, mention sur un site web, évocation lors d’événements). – Un sponsoring en nature : le sponsor fournit du matériel, de l’équipement ou un service plutôt que de l’argent. Il peut par exemple mettre à disposition un véhicule, des équipements sportifs ou de la nourriture. – Un sponsoring média : partie parfois croisée avec le sponsoring financier ou en nature, il consiste à fournir un soutien en termes de diffusion médiatique (publicité, spots radio, reportages, etc.).

Les obligations des deux parties

Les obligations réciproques forment le cœur du contrat. Le sponsor s’engage à verser une somme ou à fournir un service, tandis que le sponsorisé s’engage à mettre en valeur le sponsor de différentes manières. Il est essentiel de lister ces obligations de façon précise. Par exemple, si vous parrainez un sportif, vous pouvez exiger l’affichage du logo de votre entreprise sur les maillots de compétition ou sur les supports de communication officiels (affiches, sites web, réseaux sociaux). Vous pouvez aussi demander qu’il participe à tant d’heures de présence lors de salons, ou à des événements de relations publiques en votre nom.

D’autre part, le sponsorisé peut spécifier qu’il dispose d’une certaine liberté d’action dans la manière de mettre en avant la marque. Par exemple, il peut souligner qu’il s’agit d’un partenariat non exclusif, ou bien que l’exercice de son activité continue de relever de son entière autonomie (respect de son image, de ses choix sportifs ou artistiques, etc.). Les clauses d’exclusivité sont à définir clairement si vous souhaitez empêcher le sponsorisé de nouer un partenariat concurrent. Ces subtilités se négocient souvent et doivent être couchées noir sur blanc dans le document.

Les contreparties financières et la politique de rémunération

Si le contrat prévoit une rémunération financière, il est crucial de préciser quels sont les modalités de paiement, les échéances, le montant total, ainsi que les éventuelles conditions suspensives (déclenchement du versement à la réussite d’un certain objectif, par exemple). Dans certains cas, vous pouvez convenir d’un versement en plusieurs tranches : un acompte, un règlement intermédiaire puis un solde après l’événement ou la campagne de communication.

La personne ou l’organisation sponsorisée doit également émettre des factures en bonne et due forme, et le sponsor doit être en mesure de justifier des dépenses liées à cette forme de publicité ou de mécénat. Il est souvent recommandé d’inclure une clause prévoyant les conséquences en cas de non-paiement ou de retard de paiement : pénalités, résiliation du contrat, etc.

La durée et la portée géographique

Toute convention de sponsoring doit préciser sa durée. S’il s’agit d’un événement ponctuel (un concert, un festival, un match), sa durée pourra couvrir une période relativement courte. En revanche, si vous parrainez un championnat sportif pendant une saison entière, la durée peut s’étendre sur plusieurs mois. Dans certains cas, des partenariats s’établissent sur plusieurs années, tout particulièrement lorsque la collaboration s’inscrit dans un projet à long terme.

La portée géographique doit également être envisagée : le sponsor bénéficie-t-il d’une visibilité dans un cadre national, régional ou international ? Les droits d’utilisation de son logo s’appliquent-ils uniquement sur un territoire donné ? Certains sponsors exigent une couverture médiatique internationale, soutenue par un plan de communication plus vaste. D’autres préfèrent se concentrer sur la diffusion locale.

Les différents types de sponsoring

Même si on a déjà évoqué le sponsoring financier, en nature ou média, il est intéressant de souligner qu’il existe plusieurs catégories adaptées à des contextes variés. Comprendre ces distinctions permet de mieux cibler votre recherche de partenaires et de rédiger une convention de sponsoring parfaitement adéquate.

En plus du sponsoring classique, vous pouvez parfois rencontrer des formes plus originales comme le sponsoring participatif, où le sponsor s’implique directement dans l’événement (présence d’un stand, animation, etc.), ou encore le co-sponsoring, où plusieurs entreprises se partagent les coûts et la visibilité. Dans tous les cas, il faut établir clairement le rôle de chacune des entités impliquées.

Le choix d’un type de sponsoring peut dépendre de multiples facteurs : vos objectifs de communication, votre budget, la nature de l’événement, l’image que vous souhaitez véhiculer ou encore la cible visée. Par exemple, certaines entreprises recherchent un exclusivisme pour renforcer leur impact médiatique, tandis que d’autres préfèrent partager la visibilité et les coûts. Chaque option comporte ses propres atouts et inconvénients.

Comment négocier un partenariat gagnant-gagnant

La négociation est la phase qui précède naturellement la signature d’un contrat. Vous et votre potentiel partenaire allez échanger sur les modalités, les risques et le partage des bénéfices attendus. Mon conseil : privilégier la transparence et la confiance. Un partenariat réussi n’est pas un simple accord commercial, c’est aussi une relation humaine basée sur le respect mutuel et la défense d’intérêts communs.

Vous pouvez par exemple être confronté à des questions relatives à la présence médiatique. Il se peut que le sponsor réclame un quota de passages sur scène ou de prises de parole pendant l’événement, tandis que le sponsorisé préférera préserver son authenticité. De même, la question du droits d’images peut s’avérer sensible, en particulier pour les athlètes de renom ou les artistes : qui a le droit d’exploiter les photographies ou les vidéos réalisées dans le cadre de cette collaboration ? Regardez attentivement les retombées potentielles : sites internet, affiches, émissions TV, réseaux sociaux… Tout cela impacte la valorisation de votre marque ou de vos produits.

Si votre but est de pérenniser la relation, il peut être intéressant de discuter d’objectifs progressifs : atteindre un certain nombre d’abonnés sur les réseaux, accroître la fréquentation d’un événement, générer tant de couvertures presse… Les parties peuvent convenir de bonus ou de compensations si ces objectifs sont dépassés. À titre d’illustration, vous pouvez imaginer un barème : un bonus de 2 000 euros si l’événement attire 10 000 visiteurs au lieu des 8 000 espérés.

À ce stade, vous devez également déterminer comment résoudre les éventuels litiges. Une clause de médiation ou d’arbitrage peut éviter bien des déboires. En cas de désaccord (par exemple, si le sponsor juge que la mise en avant de son logo est insuffisante), le recours à un médiateur spécialisé peut s’avérer plus rapide et moins coûteux qu’un procès.

Étapes pratiques pour rédiger une convention solide

Entrons dans le vif du sujet : la rédaction elle-même. Rédiger un contrat de sponsoring consiste à mettre noir sur blanc l’ensemble des points que nous avons évoqués. Pour vous donner un aperçu plus concret, voici quelques étapes pratiques à suivre, qui vous aideront à établir un document complet et facile à comprendre par les signataires.

  • Identifier précisément les parties : indiquez les nom, raison sociale, adresse du sponsor et du sponsorisé. Mentionnez également les représentants légaux si besoin (par exemple, un dirigeant d’entreprise ou l’athlète lui-même).
  • Décrire l’objet du contrat : précisez la nature de l’événement, l’activité ou le champ d’action concerné par le sponsoring. Plus vous serez explicite, moins vous aurez de risques de conflits ultérieurs.
  • Détailler les engagements : indiquez la somme ou les ressources fournies par le sponsor (argent, matériel, services) ainsi que les actions de promotion, de visibilité et d’image rendues en contrepartie par le sponsorisé.
  • Structurer les échéances de paiement : si le sponsor verse un soutien financier, précisez le calendrier de règlement (mensuel, trimestriel, en une fois, etc.) et les modalités (virement bancaire, chèque…).
  • Clarifier la durée et le renouvellement : mentionnez la date de début, la date de fin et les conditions éventuelles de reconduction automatique ou d’annulation.
  • Aborder la propriété intellectuelle : qui est propriétaire de la marque, des logos, des images ? Quelles sont les licences d’utilisation, dans quel cadre et pour quelle durée ?
  • Prévoir des clauses de résiliation ou de forclusion : que se passe-t-il en cas de violation des clauses par l’une des parties, de force majeure ou d’événement imprévu (par exemple, une annulation d’événement pour des raisons sanitaires) ?

Cette liste n’est qu’un point de départ, mais vous garantit déjà une bonne ossature. Gardez à l’esprit que la convention doit être signée physiquement ou électroniquement par les deux parties, puis conservée dans des conditions qui permettent de prouver sa validité (archivage, horodatage, etc.). Vous pouvez également prévoir des annexes si nécessaire (projets de visuels, chartes de communication, estimations budgétaires…).

Points clés à surveiller avant la signature

Même lorsque tout semble clair et limpide, il est fréquent d’oublier certains détails importants dans un contrat de sponsoring. Les conséquences peuvent être fâcheuses, allant jusqu’à la remise en cause totale de la collaboration. Pour éviter ces écueils, mieux vaut prendre le temps de vérifier les aspects suivants :

  1. La cohérence avec vos objectifs de communication : assurez-vous que le partenariat correspond bien à l’image que vous souhaitez donner à votre marque. Soutenir un événement sportif controversé, par exemple, peut nuire à votre réputation. À l’inverse, un sponsoring aligné avec vos valeurs et votre public cible vous aidera à renforcer votre positionnement.
  2. L’existence d’obligations légales préalables : dans certains secteurs (alcool, tabac, jeux d’argent), le sponsoring est soumis à des règles restrictives. Pensez à vérifier la législation en vigueur pour éviter d’éventuelles sanctions.
  3. Les limites de responsabilité : le contrat doit définir clairement ce que chaque partie prend en charge en cas de problème. Par exemple, le sponsor est-il responsable en cas d’incident survenu lors d’un événement que le sponsorisé organise ?
  4. La mention de droits à l’image et de propriété intellectuelle : si vous sponsorisez un athlète de renom, le droit à l’image peut monopoliser d’importantes sommes. Assurez-vous de la bonne utilisation des photos, de la diffusion sur les réseaux sociaux, et pensez à l’éventuelle rémunération de ce droit dans le contrat.
  5. L’évaluation des retours sur investissement : définissez des indicateurs clairs pour mesurer le succès de la collaboration (ventes supplémentaires, part de marché gagnée, trafic web accru, nombre de visiteurs lors d’un salon…).

Lorsque vous avez passé en revue ces éléments, vous réduisez considérablement les risques de conflits. De plus, vos relations avec votre partenaire seront plus harmonieuses, car chacun saura exactement à quoi s’en tenir et quels sont les objectifs à atteindre.

Exemples concrets et bonnes pratiques

Il m’arrive souvent de conseiller des entrepreneurs qui souhaitent sponsoriser un événement local, par exemple un salon consacré à l’artisanat. Dans ce cas, l’entreprise sponsor offre plusieurs centaines d’euros et met à disposition du matériel promotionnel (bannières, flyers) tandis que le sponsorisé s’engage à afficher le logo du sponsor sur la scène principale et à partager une publication sur les réseaux sociaux. Dans le contrat, tout est spécifié : l’heure de montage du stand, la taille et l’emplacement des logos, et même la fréquence des balises de mention sur Instagram.

Autre situation : un sportif professionnel reçoit un budget annuel de la part d’une entreprise pour lui permettre de participer à des compétitions internationales. En échange, le sportif doit arborer le logo du sponsor sur sa tenue officielle, participer à deux journées de promotion dans l’année (photoshoot, événements presse) et taguer l’entreprise dans certaines communications sur les réseaux sociaux. Le contrat détaille également le montant exact du soutien, la date de versement (souvent en deux temps, avant et après la saison) et les conditions de résiliation (par exemple, en cas de blessure longue durée du sportif ou de cessation d’activité).

Dans ces exemples, on voit bien à quel point la précision est de mise. Même si la rédaction peut paraître fastidieuse, mieux vaut y consacrer du temps en amont. Vous gagnerez en sérénité et éviterez les malentendus qui peuvent vite dégénérer.

L’importance d’une gestion rigoureuse de la réputation

Lorsqu’il est question de sponsoring, la réputation des deux parties est souvent mise en jeu, voire exposée sur la place publique. Si le sponsor rencontre des soucis d’image (scandale, polémique, procès), le sponsorisé peut en pâtir. À l’inverse, un sportif qui ferait l’objet d’un bad-buzz médiatique peut ternir la notoriété de l’entreprise qui le soutient.

C’est pourquoi un contrat de sponsoring bien rédigé comporte aussi des clauses morales ou éthiques. Par exemple, vous pouvez insérer une clause permettant la suspension immédiate du partenariat si la réputation de l’une des parties est gravement mise en cause (affaire pénale, propos discriminatoires, etc.). Ce type de disposition protège votre image et vous offre une porte de sortie. Il est préférable d’évoquer ce scénario, même si vous espérez naturellement qu’il ne surviendra jamais, pour éviter de subir les répercussions négatives d’un scandale que vous n’auriez pas pu anticiper.

Donnez de la valeur à votre marque ou à votre identité

En tant qu’entrepreneur ou porteur de projet, le choix de la structure ou de la personne que vous souhaitez sponsoriser doit valoriser votre image. Il est primordial de choisir un partenaire en adéquation avec votre public cible et vos valeurs profondes. Par exemple, si vous proposez des produits biologiques et que vous accordez une importance toute particulière à l’écologie, sponsoriser un événement fortement polluant ou sans aucune prise en compte environnementale risquerait de brouiller votre message.

De la même manière, le sponsorisé doit vérifier si l’entreprise qui le soutient respecte les convictions qu’il défend. Un artiste engagé dans la cause animale se verrait mal soutenu par une marque connue pour des pratiques controversées. Parce qu’ils ne sont pas uniquement des « panneaux publicitaires », les partenariats de sponsoring revêtent un aspect humain et authentique, qui peut rendre la relation encore plus percutante pour le public.

Comment faire évoluer votre contrat avec le temps

Un contrat de sponsoring n’est pas figé. Au fil d’une collaboration fructueuse, il peut être amené à évoluer, que ce soit pour inclure de nouvelles actions de promotion ou pour revoir à la hausse (ou à la baisse) le budget publicitaire. Dans cette optique, vous pouvez intégrer une clause d’évolution qui précise les modalités de renégociation : fréquence (annuelle, semestrielle), conditions (atteinte ou non d’objectifs précis), contraintes budgétaires, etc.

Par exemple, si votre partenariat consiste à sponsoriser un club sportif local, vous pouvez prévoir un avenant annuel au contrat. Celui-ci fixera les nouveaux objectifs (comme la montée en division supérieure), les moyens supplémentaires (achat de nouveaux équipements) et les contreparties associées (plus de visibilité sur les maillots, insertion de bannières sur le site web officiel).

Cette souplesse permet de préserver un climat de confiance dans la durée. Au lieu de vous retrouver bloqué avec un contrat trop rigide, vous gardez la main pour ajuster le partenariat à la réalité du terrain. Bien sûr, toute modification doit être documentée de manière formelle, via un écrit signé par les deux parties.

Faire appel à des professionnels pour bien rédiger votre contrat

Même s’il est tout à fait possible de rédiger votre contrat de sponsoring vous-même en vous basant sur des modèles en ligne, l’accompagnement par un professionnel peut s’avérer judicieux, surtout si les montants dépassent quelques milliers d’euros ou si l’enjeu en termes d’image est élevé. Faites appel à un avocat spécialisé en droit des affaires ou en droit de la propriété intellectuelle, qui saura vous guider sur les éléments à intégrer, les clauses à renforcer ou à éviter.

Certains conseillers en communication ou experts en marketing peuvent également vous aider à déterminer les retombées potentielles de votre partenariat, et à structurer vos objectifs de visibilité pour le sponsor. Si vous disposez d’un service juridique dans votre entreprise, assurez-vous de leur présenter chaque version du document afin d’obtenir un avis éclairé. Cela vous évitera les mauvaises surprises et renforcera la cohérence de votre stratégie globale.

N’hésitez pas à comparer plusieurs offres de partenariat et à prendre le temps d’échanger avec les différents interlocuteurs : un rendez-vous téléphonique ou en visioconférence pour discuter de vos valeurs, de vos attentes et de la nature précise du sponsoring peut vous éviter des déceptions.

Quand le sponsoring se transforme en partenariat à long terme

Certaines collaborations de sponsoring dépassent leur vocation initiale éphémère pour se muer en alliances à long terme. C’est le cas, par exemple, lorsque le sponsor et le sponsorisé développent une véritable affinité, soutenue par des retombées commerciales et médiatiques positives. Vous pouvez alors envisager de créer des projets conjoints : organisation d’événements communs, lancement d’une gamme de produits co-brandée, élaboration d’un plan de communication mutualisé, etc.

Cette symbiose exige néanmoins une coordination étroite et des objectifs alignés. Par exemple, si vous sponsorisez un grand festival de musique d’année en année, vous pouvez demander un engagement sur la mise en avant de votre marque à travers la billetterie, les stands de produits dérivés ou la signalétique sur place. De même, votre partenaire pourra solliciter votre soutien sur de nouvelles initiatives culturelles voire sur des tournées dans d’autres villes.

Dans ce type de relation, votre contrat de sponsoring initial peut devenir un cadre pour formaliser d’autres clauses, y compris la possibilité de sous-sponsoriser d’autres événements liés, ou de mutualiser certains coûts. Le défi consiste alors à faire coexister des objectifs commerciaux, artistiques ou sportifs dans un document unique. Encore une fois, une révision régulière du contrat s’impose pour éviter tout décalage entre la réalité exponentielle de votre projet commun et les termes d’origine.

L’influence des réseaux sociaux dans la pratique du sponsoring

Aujourd’hui, impossible d’ignorer l’importance des réseaux sociaux dans la stratégie de sponsoring. Nombre d’entreprises souhaitent tirer profit de l’influence de personnes ou d’organisations ayant une large audience digitale. C’est particulièrement vrai pour les influenceurs, qui monétisent leur image sur Instagram, YouTube ou TikTok. Pour ces cas précis, le contrat doit aborder la fréquence et le format des publications, l’utilisation de hashtags et de liens sponsorisés, et la nécessité de respecter les obligations légales liées à la publicité (telle que la mention “sponsorisé par” ou “partenariat”).

Dans un tel contexte, veillez à définir précisément les pénalités en cas de non-respect des clauses, par exemple si l’influenceur ne publie pas aux horaires convenus, supprime une vidéo trop tôt ou oublie de mentionner votre marque. De même, prévoyez un feu vert obligatoire de votre part avant la diffusion de certains contenus sensibles, afin de protéger votre image.

En outre, l’aspect authentique d’une collaboration sur les réseaux sociaux est un critère déterminant pour le public. Un partenariat trop artificiel ou trop axé sur la publicité pure peut donner une impression de manque de sincérité. Établir des clauses claires vous permet de trouver le juste équilibre entre visibilité brandée et respect de la ligne éditoriale de l’influenceur (ou du sponsorisé).

La gestion des litiges et la résiliation du contrat

Tous les contrats courent le risque de rencontrer des difficultés en cours de route. Il est donc rassurant d’aborder dès la rédaction la question de la résolution des litiges. Vous pouvez mentionner :

– Une clause compromissoire, pour recourir à l’arbitrage en cas de différend. – Une clause de médiation ou de conciliation amiable, afin de tenter de dénouer la situation sans passer par le tribunal. – Les juridictions compétentes, au besoin, si le litige ne peut être réglé à l’amiable (tribunal de commerce, tribunal judiciaire), en précisant la localisation.

Pour la résiliation, plusieurs motifs courants peuvent être mentionnés : non-paiement, manquement grave à l’image de marque, force majeure, dissolution de l’entreprise, faillite, etc. Chaque partie doit savoir à quoi s’attendre : que se passe-t-il si l’événement est annulé pour une raison externe (mauvaises conditions météo, restrictions sanitaires) ? Y a-t-il un remboursement partiel des sommes versées ? La résiliation se fait-elle immédiatement ou après un certain délai de préavis ? Autant de questions sensibles qui méritent d’être clarifiées.

Les retombées chiffrées du sponsoring

Pour terminer, il est crucial de souligner l’importance d’évaluer le retour sur investissement d’un contrat de sponsoring. Selon des études sectorielles, un euro investi en sponsoring peut générer entre 1,5 et 3 euros de retombées directes ou indirectes, en fonction de la notoriété du sponsorisé, de la pertinence du public visé et de l’efficacité des canaux de diffusion.

Par exemple, si vous sponsorisez une équipe de football local pour 5 000 euros, vous pourrez mesurer l’efficacité de votre action en vérifiant : – Le nombre de mentions de votre marque dans la presse locale – Les publications sur les réseaux sociaux, leur nombre de vues, likes ou partages – Le trafic supplémentaire vers votre site web (pensez à mettre en place des liens traqués) – Les ventes de vos produits ou services dans la zone géographique concernée

En tenant un tableau de bord des indicateurs et en comparant ces données avant et après l’opération, vous saurez si votre investissement a porté ses fruits. Dans le cas contraire, vous pourrez ajuster vos stratégies pour les événements à venir.

Mon conseil final pour un sponsoring serein

Vous l’aurez compris, la convention de sponsoring n’est pas un document à prendre à la légère. Plus vous l’envisagez de manière complète (incluant la définition des obligations réciproques, la gestion de l’image et la résolution des différends), plus vous augmentez vos chances de réussite. C’est au fond la clé d’une collaboration sereine : anticiper, clarifier et formaliser.

Dans mon quotidien de conseillère, j’ai vu des partenariats s’épanouir formidablement parce que chaque partie avait défini de manière précise et réaliste ses attentes. À l’inverse, j’ai rencontré des entrepreneurs en difficulté suite à des accords conclus trop rapidement, sans base contractuelle solide, menant à des frustrations et parfois à des conflits juridiques.

À vous désormais de rédiger un contrat de sponsoring qui protège vos intérêts tout en offrant à votre partenaire un cadre clair et coopératif. Choisissez avec soin les bénéficiaires de votre soutien ou, si vous êtes un sponsorisé, sélectionnez un sponsor cohérent avec vos valeurs. La médiatisation peut être un levier de croissance redoutable pour votre notoriété, à condition de rester aligné sur vos objectifs stratégiques. J’espère que ces conseils et exemples concrets vous aideront à sécuriser et à valoriser au mieux cette forme de collaboration d’avenir. Bonne rédaction et bon sponsoring !

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